actualite

EVENEMENT-Noelle-Lenoir-a-participe-a-la-remise-par-le-President-Macron-de-l-insigne-de-Grand-officier-de-la-Legion-d-honneur-a-Stephen-Breyer-ancien-juge-a-la-Cour-Supreme-des-Etats-Unis EVENEMENT-Noelle-Lenoir-a-participe-a-la-remise-par-le-President-Macron-de-l-insigne-de-Grand-officier-de-la-Legion-d-honneur-a-Stephen-Breyer-ancien-juge-a-la-Cour-Supreme-des-Etats-Unis

ÉVÉNEMENT: Noëlle Lenoir a participé à la remise par le Président Macron de l'insigne de Grand officier de la Légion d'honneur à Stephen Breyer, ancien juge à la Cour Suprême des Etats-Unis

Le 31 octobre 2022, le Président Macron a remis l'insigne de Grand officier de la Légion d’honneur à Stephen Breyer, ancien juge à la Cour suprême des Etats-Unis qui a décidé de s’en retirer pour faire place à la première femme noire – Ketanji Brown Jackson - membre de cette Haute Juridiction. C’est un symbole fort et un apport pour la Cour, en même temps qu’une grande perte du fait du départ le 30 juin 2022 de Justice Breyer. Pendant les 28 ans de son mandat à la Cour, il n’a cessé d’en hisser le niveau au plus haut de sa compétence et de son exemplarité. Son dévouement à la démocratie l’a conduit à rédiger plusieurs ouvrages, certains en collaboration avec Robert Badinter, ancien Président du Conseil constitutionnel.

Comme l’a fort bien souligné le Président de la République dans son allocution, Stephen Breyer s’est aussi illustré – chose rare au sein de la Cour suprême des Etats-Unis – par son ouverture internationale, partageant cette approche avec sa collègue Ô combien célèbre également, Ruth Bader Ginsburg. Faisant le pont entre les différents systèmes juridiques des grandes démocraties, il a promu une approche comparatiste totalement innovante au niveau de la Cour suprême des Etats-Unis. Son attachement à la France, à son modèle et à sa littérature fait de lui l’un des Américains les plus familiers avec notre culture. C’est à travers Proust, Voltaire, Montesquieu et bien d’autres qu’il a appris le Français qu’il pratique chaque jour comme l’a indiqué le Président dans son discours, tout en rappelant les affinités littéraires de Stephen Breyer.

Last but not least, Stephen Breyer a été un juge pragmatique et dont les réflexes démocratiques l’ont conduit pendant toute sa carrière de juge à pratiquer la « judicial modesty » ou encore le « self restraint » qui manque tant parfois dans notre système judiciaire. Autre particularité remarquable, dans un pays comme les Etats-Unis où les fractures raciales restent importantes, il a toujours fait valoir que le droit ne devait pas les accentuer. Dans plusieurs affaires emblématiques telle que l’arrêt Grutter V. Bollinger du 23 juin 2003, il a refusé de valider le principe de la discrimination positive en fonction de la race dans les établissements d’enseignement. Une prise de position qui le rapproche encore davantage de la France et de son modèle constitutionnel qui réfute le communautarisme. Un ami de la France, un immense juriste, un « honnête homme » au sens philosophique du terme, un lettré, un fervent défenseur de la démocratie et un ami personnel, Stephen Breyer méritait amplement d’être ainsi reconnu par la République française. Entre ses cours à Harvard, ses conférences multiples, la présidence du jury du prix Pritzker de l’architecture, son mandat de membre de l’Académie française des Sciences Morales et Politiques, sans compter la poursuite de ses liens avec la France, Stephen Breyer entame une nouvelle étape dans la continuité des valeurs qu’il a toujours portées.