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Nicolas Schmit, Commissaire européen à l’Emploi et aux Droits sociaux, l'invité d'honneur du Cercle des Européens

L’invité d’honneur que le Cercle des Européens a reçu par visioconférence le 29 janvier 2021 était Nicolas Schmit, Commissaire européen à l’Emploi et aux Droits sociaux.


Peu de commissaires européens peuvent se targuer comme Nicolas Schmit d’avoir participé étroitement aux négociations sur tous les traités européens en tant que diplomate ou ministre. Il a été impliqué dans ces négociations dès le traité de Maastricht, à propos duquel il aime à rappeler qu’à l’époque, au début des années 90, il était incongru de parler de « politique industrielle ». Fort heureusement, la Commission européenne a changé son fusil d’épaule et commence à la faveur de la crise à avoir la ferme volonté de promouvoir l’industrie européenne. Une excessive financiarisation de l’économie, comme on l’a vu avec la crise bancaire de 2007/2008 mais aussi la montée des inégalités de revenus, ayant de gros inconvénients.

Nicolas Schmit a été actif au Conseil comme ministre du travail et de l’emploi de son pays, le Luxembourg, pendant 15 ans entre 2004 et 2019, puis député européen en 2019 et Commissaire depuis décembre 2019.

Il a aussi pour les Français, ayant fait toutes ses études à Aix-Marseille, l’immense avantage de connaître notre culture, nos mentalités, nos contradictions et nos peurs, mais il peut témoigner aussi de notre contribution à l’histoire européenne, et pour beaucoup d’entre nous, notre conviction qu’elle est la solution plutôt qu’un problème.

S’il fallait synthétiser ses propos, on pourrait dire qu’il nous a fait prendre conscience du tournant que vivent tous les Européens dans le contexte de la crise pandémique, mais que celle-ci a obligé aussi la Commission européenne à faire évoluer son logiciel. Cette évolution aurait été nécessaire en dehors même de cette crise, à la fois sanitaire, économique, sociale et morale. Mais elle en a accentué l’urgence sur quatre points essentiels :

1. L’orthodoxie budgétaire doit être révisée durablement, même si la gestion des finances publiques ne se conçoit pas non plus sans règles ;
2. La politique industrielle européenne et l’engagement financier qu’elle exige au niveau européen est devenue un objectif parfaitement admissible et même urgent ;
3. La formation des hommes et des femmes, notamment des jeunes, pour mieux les préparer à la mobilité, à des compétences gage de leur autonomie, et à être des acteurs de l’économie de demain dans l’industrie, le numérique et le renouvelable, notamment est la priorité des priorités ;
4. La dimension sociale de l’Europe qui va du « socle des droits sociaux » à construire tel que la Commission l’avait prévu en 2019 à la création d’un statut pour les travailleurs sur les plateformes, en passant par une réflexion sur les nouvelles formes de travail.

Nicolas Schmit a conclu en évoquant la question des valeurs humaines et éthiques, du refus du creusement des inégalités de toutes sortes, de la nouvelle définition de l’entreprise de stakeholders au-delà des shareholders, mais aussi la question des valeurs démocratiques et des risques de populisme qui pèsent sur les démocraties ; tout en se félicitant de ses excellents rapports avec le Parlement européen.